Le
CNRS (Centre national de la recherche scientifique) réfléchit depuis quelques
mois à une évolution de ses structures de recherche et envisage d'en créer
deux nouvelles: les LRC (laboratoires de recherche communs) et les ERL
(équipes de recherche labellisées). Pour le directeur des partenariats du
CNRS, Maurice Gross, ces structures visent à accroître "l'agilité, la
réactivité et la flexibilité du CNRS". Elles ont été présentées à la
dernière réunion du conseil d'administration le 22 mars 2007 et avaient été
approuvées auparavant par le CTP (comité technique paritaire) du 1er mars.
Par ailleurs, un groupe de travail interne au conseil scientifique s'est
constitué sur le sujet. Il transmettra ses conclusions au conseil
scientifique le 12 juin prochain. Les LRC et les ERL s'ajouteront aux
structures de recherche déjà existantes: les UPR (unités propres de
recherche), les UMR (unités mixtes de recherche) et les FRE (formations de
recherche en évolution).
Maurice Gross note que ces propositions reprennent des "idées
anciennes". Il cite notamment les "laboratoires communs"
expérimentés par le précédent directeur général de l'établissement parti en
janvier 2006. Bernard Larrouturou avait en effet proposé l'expérimentation
d'un "pilotage partagé" pour quelques laboratoires communs dans le
cadre d'un "partenariat rénové" avec quelques universités. Cette
expérimentation prévoyait notamment des "délégations de gestion",
pour simplifier celle-ci, permettant à un seul établissement de gérer
l'ensemble des crédits alloués à un laboratoire commun.
LRC: GESTION CNRS EN TOTALITÉ
Selon une note de présentation de ces deux nouveaux types de structures que
L'AEF s'est procurée, les LRC sont destinées à "mettre en valeur"
la "politique scientifique de site" du CNRS et lui permettre de
"dédier des moyens particuliers à certains laboratoires" jugés
stratégiques. Le LRC doit répondre, sur la durée, à trois critères: la qualité
scientifique de ses équipes, évaluée sur la base d' "indicateurs
internationaux", une proportion "significative" de personnels
CNRS et enfin "la capacité à développer, en priorité sur un site donné,
une activité scientifique véritablement stratégique pour le CNRS",
laquelle doit être "clairement identifiable par son originalité
nationale". La labellisation d'une UMR en LRC implique, pour le CNRS,
que la gestion financière lui soit confiée "dans sa totalité". Cela
suppose aussi l'affectation de "personnels expérimentés dans la gestion
administrative, financière et des ressources humaines" à laquelle devra
contribuer "l'ensemble des co-tutelles du LRC". Par ailleurs, la
politique d'affectation des ressources humaines de toutes les co-tutelles
devra être "cohérente avec l'objectif prioritaire et stratégique"
du laboratoire.
Le LRC ne peut avoir comme co-tutelle en dehors du CNRS "que des
établissements d'enseignement supérieur sous tutelle du ministère de
l'Éducation nationale". Ayant "a priori une taille
importante", Maurice Gross parle d'un effectif "à trois
chiffres". Le LRC a vocation à être accompagné d'un "contrat
d'objectifs partagés" mentionné dans la version de travail du plan
stratégique de l'établissement. Ce plan stratégique devrait être voté en juin
prochain par le conseil d'administration. Le "contrat d'objectifs
partagés" est un contrat de moyens permettant de mettre l'accent sur des
"orientations très prioritaires figurant au contrat quadriennal de
développement".
ERL: UN OUTIL "EXPLORATOIRE"
Les ERL sont destinées à "soutenir le développement de nouveaux
thèmes" sur des sujets également jugés "prioritaires". Les ERL
sont conçues pour donner à l'établissement un "maximum de flexibilité et
de réactivité pour pouvoir soutenir des équipes, principalement émergentes,
en dehors du contrat quadriennal et de ses rythmes". Les ERL sont créées
pour quatre ans, "par décision du directeur général, après avis, le cas
échéant de ses partenaires", universités ou organismes, sur la base d'un
projet scientifique. L'ERL doit être "accompagnée de moyens cohérents
(...) et garantis pour une certaine durée" mais n'a vocation à évoluer
vers une reconnaissance plus durable "seulement si les espoirs placés
dans une équipe s'avèrent fondés après évaluation". Elle peut servir à
développer un partenariat, au sein de structures existantes "sur des
objectifs bien définis, avec des partenaires du milieu
socio-économique", valoriser certaines équipes de l'enseignement
supérieur qui ne sont pas intégrées à une UMR ou encore identifier le CNRS au
sein de structures "en partenariat avec d'autres organismes mais où le
CNRS est présent de manière significative".
Pour Maurice Gross, les ERL permettront aussi de pallier certaines
insuffisances des FRE (formations de recherche en évolution). Ce label est
attribué par le CNRS généralement pour une durée de deux ans pour des unités
de recherche soit en devenir (les FRE "montantes"), soit en
restructuration (les FRE "descendantes"). "Il est vrai qu'il y
a une connotation de précarité d'existence pour les FRE descendantes",
indique Maurice Gross. "Les ERL nous permettront de soutenir pendant 4,
6 ou 8 ans une équipe qui ne peut pas croître rapidement et qui est par
ailleurs très bonne." Les ERL doivent aussi permettre de "mieux
suivre" les chercheurs CNRS qui travaillent dans les unités propres
d'autres organismes.
Source
AEF
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